They lifted me into the sun again And packed my skull with cinnamon.

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Jason Dodge
They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon

"They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon" is an exhibition as an edition of six shown in six venues simultaneously during the last week of October and the first week of November. Participating venues include Gilles Drouault galerie/multiples (Paris), More publishers with Gevaert Editions (Brussels), Guimaraes (Vienna), Akwa Ibom (Athens), Gern en Regalia (NYC), and Galleria Franco Noero (Torino).

L'exposition commence par le fait que l'artiste n'est pas là, de toutes les façons différentes que "pas là" peut signifier. L'absence devient une composante de l'exposition, que le titre, emprunté à un poème de Thomas James intitulé "Mummy of a Lady Named Jemutesonekh XXI Dynasty", met encore en évidence. Le poème décrit la présence ultime de l'absence, la mort, comme un enchevêtrement complexe du corporel et du spirituel. Le narrateur décrit leur propre processus de momification, décrit de manière impartiale comme une méthode de vidange et de remplissage qui traite le corps comme un objet esthétique et artistique. Alors que dans les limites du poème, l'esprit reste essentiellement autonome, l'exposition de Dodge négocie une présence spirituelle, également autoritaire, qui implique activement les autres dans son devenir corporel. Un ensemble d'objets spécifiques : 20 publicités Bayer Aspirine, un dépliant sur les animaux disparus, des pétales de Marigold en vrac, des piles, des fourchettes et du tissu, ainsi qu'une liste d'achats trouvés, sont envoyés à chaque espace à installer en suivant les instructions envoyées électroniquement par l'artiste. Dans cet ensemble d'instructions se trouve la conversation, l'improvisation et l'accumulation, l'utilisation de différentes pratiques, d'autres corps et de touches, la poétique propre de l'exposition est animée par une série de choix qui s'apparentent à l'enchevêtrement du traducteur dans un poème. Dans chaque incarnation de cette exposition, Dodge a demandé à quelqu'un de réaliser l'installation en tant que substitut. La danseuse et chorégraphe Alix Eynaudi a composé une partition à suivre afin d'installer toutes les expositions. La partition traite de l'achat des articles énumérés dans la liste des courses et de leur déballage dans la salle ; les choses entendues d'abord comme des produits à consommer à l'intérieur du corps, à appliquer à l'extérieur du corps, et à nettoyer ce que le corps utilise. Sans rapport avec le hasard, mais ouvert à l'interprétation, ce spectacle s'appuie sur la précédente habitude de Dodge d'inviter des amis et des collègues à prêter des titres et des textes à ses expositions, mais inspire ici un mouvement plus libre dans une conversation avec les choses, une improvisation utilisant une partition partagée qui n'est pas conclue par une seule itération.


The exhibition begins with the artist not being there, in all the different ways that «not there» can mean. Absence becomes a component of the show, which the title, borrowed from a poem by Thomas James titled «Mummy of a Lady Named Jemutesonekh XXI Dynasty,» further highlights. The poem charts the ultimate presence of absence, death, as a complex entanglement of the corporeal and the spiritual. The narrator describes their own mummification process, described impartially as an emptying and filling method that treats the body as an aesthetic, artistic object. While within the poem’s bounds, the spirit remains mostly autonomous, Dodge’s exhibition negotiates a spiritual, also authorial presence that actively involves others in its corporeal becoming. A set of specific items: 20 Bayer Aspirin advertisements, a missing animal flyer, loose Marigold petals, batteries, forks, and fabric, and a found shopping list, is sent to each space to be installed following instructions sent electronically by the artist. Within this set of instructions is the; conversational, improvisational, and accumulative, employment of different practices, other bodies, and touches, the exhibition’s own poetics is animated through a series of choices akin to the translator’s entanglement in a poem. In each incarnation of this exhibition Dodge has asked someone to perform the installation as a surrogate, here in Paris the installation was performed by Eva Barto. The dancer and choreographer Alix Eynaudi has composed a score to follow in order to install all of the exhibitions. The score addresses the buying of the items listed in the shopping list and to unpack them in the room; things understood firstly as products to be consumed inside the body, applied outside the body, and to clean what the body uses. Unrelated to randomness, but open to interpretation, this show builds on Dodge’s previous habit of inviting friends and colleagues to lend titles and texts to his exhibitions, but here inspires a free movement in a conversation with things, an improvisation using a shared score that is not concluded by a single iteration.

 

 

 

 

 

La très belle idée de Jason Dodge est de réaliser une exposition-œuvre en 6 exemplaires... La même exposition, mais en 6 lieux différents, présentée simultanément. Bien sûr, les lieux, les espaces, les personnes qui s’occuperont du montage feront, chaque fois, pour un œil attentif qui perçoit autant les singularités que les similitudes, une exposition différente. C’est aussi l’intérêt de cette œuvre, que de poser que les œuvres d’art, comme les êtres humains, sont à la fois identiques et différentes selon les contextes qui les accueillent. Cette exposition, et son principe de simultanéité et de multiplicité, ne pouvait pas mieux arriver... 6 galeries, 5 en Europe, 1 aux Etats-Unis, présenteront donc simultanément la même exposition. Ainsi, des belges, des français, des américains, des italiens, des autrichiens, des grecs pourront visiter, simultanément, la même exposition (ou presque...) sans avoir à voyager. C’est l’inverse des propositions habituelles : inviter les amateurs d’art à se déplacer, par train, voiture, avion, pour aller voir en un lieu unique une exposition. Cette idée est née avant la pandémie... Sa beauté en effet ne dépend pas des difficultés de déplacement actuelles. Et elle était d’autant plus forte qu’elle manifestait un choix, et non une contrainte. Mais ce qu’elle perd en manifeste, elle le gagne en réponse claire et évidente. Et même anticipatrice. L’art a moins besoin de voyager, désormais, pour être international, que de tisser des amours communes et des complicités dispersées en quelques points du monde. L’exposition nous dit aussi que l’originalité d’une œuvre, ne dépend pas de son unicité. Une œuvre d’art est par définition toujours unique, quelque soit son nombre d’exemplaires. Parce qu’une œuvre d’art est toujours un objet autonome pris dans une relation singulière et spécifique. They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon est une exposition qui, en un point précis du monde, fait échos à différents lieux du monde... En se multipliant, mais de façon nécessairement interprétée, elle souligne son unicité et l’originalité de l’expérience à laquelle elle nous invite. Surtout, mais il faut la voir et la parcourir, parce que son émotion et sa sensibilité ne peuvent être traduites, They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon est une exposition conceptuelle à l’intelligence précise et délicate, et poétique, dans le sens où elle n’est réductible à aucune autre forme qu’elle-même.


Jason’s beautiful idea is to produce an exhibition in 6 copies... The same exhibition, but in 6 different places, presented simultaneously. Of course, the places, the spaces, the people who will put it together will make, each time, for an attentive eye that perceives the singularities as well as the similarities, a different exhibition. It is also the interest of this work, to explain that works of art, like human beings, are at the same time identical and different according to the contexts that welcome them.This exhibition, and its principle of simultaneity and multiplicity, could not have come better... 6 galleries, 5 in Europe, 1 in the United States, will therefore present the same exhibition simultaneously. Thus, Belgians, French, Americans, Italians, Austrians and Greeks will be able to visit, simultaneously, the same exhibition (or almost...) without having to travel. This is the opposite of the usual proposals: invite art lovers to travel, by train, car, plane, to go and see an exhibition in a single place.This idea was born before the pandemic... Its beauty does not depend on the current difficulties of travel. And it was all the stronger because it was a choice, not a constraint. But what it loses in revendication, it gains in clear and obvious response. And even anticipatory. Art has less need to travel, from now on, to be international, than to weave common loves and complicities scattered in a few points of the world.The exhibition also tells us that the originality of a work does not depend on its uniqueness. A work of art is by definition always unique, whatever the number of copies. Because a work of art is always an autono-mous object caught in a singular and specific relationship.They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon is an exhibition that, at a specific point in the world, echoes at different places in the world... By multiplying, but in a necessarily interpreted way, it underlines its uniqueness and the originality of the experience to which it invites us.Above all, but it must be seen and walked through, because its emotion and sensitivity cannot be trans-lated. They lifted me into the sun again and packed my skull with cinnamon is a conceptual exhibition with a precise and delicate intelligence, and poetic in the sense that it is not reducible to any other form than itself.